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S O M M A I R E
- Notions de tonalités
- Écrêtage des hautes lumières
- Les qualités du JPEG
- Les inconvénients du JPEG
- Comparaison des fichiers RAW et JPEG
- Le format RAW en détails
- Les formats RAW des constructeurs
- Le format DNG d’Adobe
- Le choix d’un développeur logiciel
- De la prise de vue à l’image
- Les métadonnées
- Les corrections en RAW
- La colorimétrie en RAW
Notions de tonalités
Avec cette photo, quelle est la bonne acception en photographie ?
Interprétation d’un photo en RAW
Cette photo en RAW a été interprétée de 4 façons très différentes. Quelle est la plus proche de la vérité : A, B, C, ou D ?
Interprétation d’un photo en RAW
Il n’y a pas de vérité. Seul le photographe peut savoir ce qu’il a vu. Le choix est une question d’interprétation.
Écrêtage des hautes lumières
Sur cette photo, votre boîtier est paramétré en RAW. La zone qui scintille en rouge est écrêtée dans les hautes lumières. On dit qu’elle est « brûlée ». Les détails, avec ces réglages, ne seront pas récupérables. Vrai ou faux ?
Zones brûlées dans une photo
Et bien c’est faux. La zone qui scintillait aurait été « brulée » uniquement si la photo avait été enregistrée en JPEG. En fait l’écrêtage ne concernait pas le fichier en RAW, mais son aperçu JPEG en 8 bits dans l’appareil.
Zones brûlées dans une photo
Les qualités du JPEG

Les inconvénients du JPEG

Comparaison des fichiers RAW et JPEG

Le format RAW en détails
Évolution des capteurs
- années 90 : les premiers capteurs CCD
- 2004 : les capteurs CMOS s’imposent devant les CCD
- 2009 : Sony capteur CMOS BSI ou BI (Backside Illumination = rétro-éclairé)
- 2021 : Sony capteur CMOS « empilé »
Les formats RAW des constructeurs
Chaque constructeur d’appareil photo à son propre format propriétaire de fichier en RAW.
Canon (.CRW, .CR2, .CR3), Casio (.BAY), Chinon (.CMT), Epson (.ERF), Fujifilm (.RAF), Hasselblad (.3FR, .FFF), Kodak (.DCR, .KDC), Leica (.RWL), Lumix-Panasonic (.RW2, .RAW), Mamiya (.MEF), Minolta (.MRW), Nikon (.NEF), Olympus (.ORF), Pentax (.PEF, .PTX), PhaseOne (.IIQ), Rollei DIigtal (.IA), Samsung (.DNG, .SRW), Sigma (.X3F), Sony (.SRF, .SR2, .AEW, .ARQ).
Le format DNG d’Adobe
Le format DNG (licence libre de droits) souhaiterait standardiser + de 200 formats RAW. C’est un succès auprès des créateurs de logiciels mais un accueil tiède de la part des marques.
Avantages du format DNG : il est reconnu par la plupart des logiciels de développement, son archivage est rétrocompatible, c’est un frein à la prolifération des formats propriétaires, XMP encapsulé, il est plus léger d’environ 20% que les autres formats.
Inconvénients du format DNG : certaines informations du constructeur sont perdues, compatibilité incertaine avec certains logiciels (CaptureOne, Capture NX2, DPP de Canon), une conversion longue et fastidieuse si on veut convertir toutes ses photos.
En conclusion, le format DNG n’est pas encore reconnu officiellement comme le « standard », donc il faut éviter toute précipitation.
Le choix d’un développeur logiciel
Certains logiciels sont gratuits et d’autres sont payants.
Gratuits : Nikon NX Sudio, Canon DPP 5, Panasonic Sylkypix, Darktable, RawTherapee, et d’autres (Rawstudio, Photopea, Krita,…)
Payants : Adobe (Lightroom, Photoshop, Camera Raw, Bridge), Axel-PhaseOne (Capture One), DxO Lab (PhotoLab), Skylum (Luminar Neo), Serif Europe (Affinity Photo).
Ce qu’il faut savoir au moment du choix :
- les formats RAW sont « propriétaires » et sont donc incompatibles entre eux
- apprendre à se servir d’un éditeur graphique (comme Photoshop), d’un catalogueur (comme Bridge) ou d’un logiciel de développement (comme Camera Raw) est relativement difficile,mais payant.
- chaque outil de développement a des qualités qui lui sont propres, il est bon de connaître leurs spécificités.
Ce choix n’est pas toujours un « mariage pour la vie ».
De la prise de vue à l’image

Les métadonnées
- les métadonnées sont externes pour la plupart des formats RAW et sont encapsulées pour le format DNG
- elles sont au format texte, on peut les afficher avec un logiciel de traitement de texte (Bloc-note, Notepad++…)
- il y a 1 fichier par photo
- les mises à jour sont instantanées avec le logiciel de développement
- le format des fichiers est parfois propriétaire (.cos, .ext, .dop, .presets…)
- elles sont incompatibles d’un appareil photo à un autre
Les corrections en RAW
Correction de la balance des blancs
Le réglage de la balance des blancs est un atout majeur du format RAW parce que la colorimétrie n’est pas fixée dans les données brutes.
Correction de la balance des blancs
Si on utilise une charte de gris neutre en amont, le réglage de la balance des blancs sera « des plus simples » pour toute la série de photos.
Correction de l’exposition
Avec une correction d’exposition de +1 IL à la prise de vue, vous allez pouvoir manœuvrer entre -2 et + 2 IL lors du développement de vos photos.
Correction de l’exposition
Dans les hautes lumières comme dans les ombres, il est beaucoup plus facile de corriger une erreur d’exposition en RAW qu’en JPEG, grâce à sa profondeur d’encodage.
Récupération des écrêtages
Un RAW 14 bits peut encaisser 64 fois plus de lumière qu’un JPEG (8 bits). Dans ce JPEG les hautes lumières ont été sacrifiées pour avoir des détails dans les ombres.
Récupération des écrêtages
La dynamique des JPEG, avec ses 8 bits, est étriquée lorsque la scène contient comme ici de forts contrastes, ce qui oblige le boîtier à sacrifier les détails dans les ombres ou dans les hautes lumières.
Dosage de la saturation et de la vibrance
La saturation porte sur l’ensemble de l’image, tandis que la vibrance ne concerne que les parties les moins saturées. Sur un JPEG, la marge de manoeuvre est maigre.
Dosage de la saturation et de la vibrance
Un encodage sur 14 bits permet de trouver le meilleur compromis entre la saturation et la vibrance des couleurs.
Correction du vignettage
Un pare-soleil pour un 120mm sur un objectif de 90mm, ce n’est pas top !
Correction du vignettage
La correction du vignettage éclaircit légèrement la photo. Il faudra ensuite assombrir un peu l’exposition, ce qui est plus destructeur en JPEG qu’en RAW.
La colorimétrie en RAW
La colorimétrie en RAW
Le RAW laisse à l’utilisateur le contrôle total de la colorimétrie de ses photos, en 3 étapes
Contrôle de la colorimétrie en RAW
Rappels :
- les capteurs ne sont sensibles qu’aux intensités lumineuses (les tonalités)
- les couleurs sont ajoutées artificiellement lors du dématriçage
- chaque boîtier a son algorithme de dématriçage
- les constructeurs appliquent tous une correction gamma à leurs JPEG
L’environnement de travail
Combien voyez-vous de couleurs de boules ?
Toutes les boules sont de même couleur, vous devez vous méfier des couleurs de fond de votre environnement de travail. Il est fortement conseillé d’opter pour un gris moyen (RVB 128 128 128) par exemple.
Les boules sont de la même couleur
L’œil est imparfait.
Ces cercles gris ont tous une tonalité différente. Quel est le plus claire ?
Cercles gris
Le cercle le plus clair est le (4) et le plus foncé le (1). Les couleurs d’arrière-plan ont une incidence directe sur la perception des tonalités.
Cercles gris
Quelle est la case la plus claire de ce damier : A ou B ?
Damier
Damier
C’est presque le même gris, mais c’est la A la plus claire. Vous pouvez vérifier avec la Pipette des couleurs : A (RVB 121 121 119) et B (120 120 118)
Exemple d’une même photo mais avec un fond différent (gris, blanc, noir).
Fond blanc, gris, noir
Composition d’un fichier RAW

Cet article écrit par Michel Rohan est reproduit avec son aimable autorisation. Lien vers le site de Michel Rohan ▷ Passion photo
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