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S O M M A I R E
Le contraste en photographie
Il existe différents types de contrastes. Le contraste donne de la force à une photographie. C’est une erreur classique pour un débutant de ne pas chercher à veiller à ce qu’un sujet se détache du fond en jouant sur le contraste. Quand on parle de contraste, on pense spontanément au contraste de tonalités. C’est celui qui fait se détacher les sujets clairs sur un fond sombre et inversement. Mais il y en a d’autres : le contraste de couleurs, de formes et de concepts (ou d’idées).
Le contraste de tonalités
Le contraste de tonalités consiste à jouer sur l’opposition entre les hautes et les basses lumières. La tonalité peut varier du blanc au noir en passant par des nuances plus ou moins claires. Ce type de contraste permet de donner à une photographie une profondeur sans laquelle elle paraîtrait plate. En argentique noir et blanc, on parlait de densités parce que la tonalité des gris était liée à la densité d’halogénure d’argent sur la surface sensible.
Si c’est le contraste de tonalités qui est le plus important en noir et blanc, c’est parce qu’il favorise le graphisme. Avec la couleur, il faudrait se demander systématiquement ce que donnerait en niveaux de gris un sujet par rapport à ce qui se trouve en arrière-plan.
Contraste de tonalités
L’absence de contraste de tonalités n’est pas évident au départ, même pour un œil exercé.
Dans le damier ci-dessus (A), si on supprime les informations de couleur, on obtient l’image (B). Les gris sont les mêmes parce que la luminosité des valeurs Lab des cases colorées sont sensiblement identiques.
Contraste de tonalités
Le contraste de couleurs
Le contraste de couleurs est un atout important pour mettre en valeur un sujet. De quoi s’agit-il ?
Une couleur RVB est composée de valeurs de rouge, de vert et de bleu comprises entre 0 et 255. Ainsi une couleur orange de valeur RVB (255, 189, 0) contient un maximum de rouge (255), pas mal de vert (189) mais pas de bleu (0).
La couleur qui offre le plus de contraste avec cet orange est son complément au blanc. Le blanc a une valeur RVB (255, 255, 255). Sa couleur complémentaire se calcule par soustraction :
Couleur complémentaire à orange
Dans l’image suivante, la couronne extérieure du diagramme en couleurs, qu’on appelle cercle chromatique, est constituée de 48 secteurs comprenant les couleurs primaires (1 rouge, vert et bleu), leurs couleurs complémentaires ou secondaires (2 cyan, magenta et jaune) et les couleurs tertiaires qui sont des mélanges intermédiaires de couleurs primaires et secondaires.
Sur la couronne extérieure, deux secteurs opposés sont complémentaires ; ils offrent un contraste maximum.
Cercle chromatique et contraste des couleurs
La couronne intérieure contient les couleurs complémentaires du cercle chromatique, donc celles qui présentent le contraste de couleur le plus élevé. Il est équivalent au cercle chromatique en négatif.
Le contraste de couleurs est difficilement exploitable en extérieur, mais en studio, par exemple, il permet de choisir les bons filtres pour augmenter le contraste entre le sujet est le reste de la scène.
Le contraste de formes
Les formes peuvent être libres, courbes, linéaires ouvertes ou fermées, structurées, planes ou tridimensionnelles comme les cubes, les cylindres et les cônes de Fernand Léger. Elles attirent immédiatement le regard parce qu’elles excitent la curiosité.
Le contraste de formes consiste à choisir et à combiner des éléments graphiques pour traduire visuellement une idée.
En photographie, la forme est, avec la couleur et la texture, un des concepts de base de l’expression plastique, notamment dans le domaine des arts abstraits, de la mode et de l’architecture.
Contraste de formes et répétition illustrent deux points importants pour ce type de contraste :
- la première nous montre qu’il peut se présenter à nous de façon inopinée : ici, un gros nuage projette les ombres de la grille sur l’asphalte. Une heure différente aurait changé leur orientation, une chemise unie ou un muret sans les bandes peintes aurait complètement modifié la scène ; le regard du photographe ne se serait peut-être pas arrêté.
- la photo suivante nous montre que le contraste de formes s’applique aussi bien à la couleur qu’au noir et blanc. On pourrait penser qu’il est plus adapté à la photo monochrome, mais ce n’est qu’une impression ; ce sentiment est probablement dû à un amalgame avec le contraste de tonalités qui est nettement plus favorable au noir et blanc.
Contraste de formes et répétition
Contraste de formes et répétition
Le contraste de concepts
C’est un contraste « fourre-tout » assez compliqué à définir parce qu’il couvre des notions abstraites et informelles en opposition, aussi variées que la vie et la mort, la jeunesse et la vieillesse, la richesse et la pauvreté ou le présent et le futur.
On aurait pu l’appeler tout aussi bien contraste d’idées, d’états ou de situations. Moins visuel que les autres parce que plus discret et plus subtil, le contraste de concepts n’en est pas moins fort parce qu’il a une histoire à raconter : il parle directement à l’âme du spectateur.
C’est le terrain de jeu de prédilection des grands reporters et des chasseurs d’images. Il est parfois fait de composition, de mise en scène, mais il y a toujours une recherche en arrière-plan. Le facteur chance n’est pas négligeable, mais là, plus que jamais, la patience est payante.
Savoir attendre comme savoir chercher sont incontournables pour obtenir un résultat. Les contrastes précédents sont plus faciles à gérer, car il suffit de bien ouvrir les yeux pour voir les écarts de tonalités, de couleurs et de formes.
Contraste de concept
Contraste de concept
Contraste de concept
Cet article écrit par Michel Rohan est reproduit avec son aimable autorisation. Lien vers le site de Michel Rohan ▷ Passion photo
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