Photographie (5) L’exposition

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Le triangle d’exposition et la correction d’exposition

Le triangle d’exposition

Le triangle d’exposition est le « fondamental » le plus important en photographie. Il sert à déterminer un indice de luminosité (exposition).

Le triangle d’exposition
Le triangle d'exposition

Le triangle d’exposition est formé de 3 composantes (les stops dans cette image sont un exemple) :

  • Ouverture du diaphragme : qui comprend une échelle de 8 stops (de f/1.4 à f/16)
  • Vitesse d’obturation : qui comprend 8 stops (1/8 à 1/1000)
  • Sensibilité (ISO) : qui comprend 8 stops (100 à 12800)

Ces trois réglages travaillent ensemble pour déterminer l’exposition d’une photo. Ils définissent la quantité de lumière capturée par le capteur de l’appareil photo.

Chaque composante du triangle affecte non seulement la lumière, mais aussi d’autres aspects de la photo comme la profondeur de champ, le mouvement et le grain de l’image.

Chaque écart est un « stop » et chacun multiplie par 2 la luminosité.

  • une ouverture à f/8 laisse entrer 2 fois plus de lumière qu’une ouverture à f/11
  • une vitesse au 1/30e de seconde laisse entrer 2 fois moins de lumière qu’une vitesse de 1/15ème de seconde
  • une sensibilité de 1600 ISO multiplie la sensiblilité nominale de ce boîtier (200 ISO) par 8

Lorsqu’une scène est bien exposée, on fait la somme des composantes O + V + S et on obtient un indice de luminosité.
Par exemple si on a 200 ISO (sensibilité), une ouverture à f/8 et une vitesse de 1/250e de seconde : on obtient un indice de luminosité de 4 + 6 + 1 = 11.

Selon le besoin, on peut prendre n’importe quelle combinaison pourvu que son indice de luminosité vaille 11

Exemple : 1/2000e sec. + f/4 + 400 ISO si le sujet est rapide

Exemple : 1/60e sec. + f1/6 + 200 ISO si on recherche une grande profondeur de champ

Sensibilité native

On parle de la « sensibilité native » d’un capteur pour exprimer la sensibilité réelle de ce dernier. Si elle est, par exemple, de 200 ISO et que l’on passe, par exemple, à 1600 ISO, on amplifie le signal reçu par le capteur ce qui a pour effet de générer un bruit nuisible à la qualité de la photo. Au-dessus d’une certaine valeur, ce bruit n’est plus acceptable sur le plan qualitatif.

Cependant la gestion du bruit sur les boîtiers récents et dans les logiciels de développement ou de traitement est de mieux en mieux maîtrisée. Il ne faut plus avoir peur du bruit aujourd’hui, surtout si on utilise le format brut RAW.

Les ouvertures

Il s’agit là aussi d’une progressions géométrique, mais elle est tellement contre-intuitive qu’on pourrait penser que les valeurs f/1,4, f/2, f/2,8 jusqu’à f/16 ont été choisie arbitrairement, il n’en ai rien. Il s’agit là aussi d’une raison géométrique, mais cette fois logarithmique. 1,414 est la racine carré de 2.

Si on prend l’ouverture f/1,4 et qu’on la multiplie par 1,414 on obtient l’ouverture f/1,97 (arrondi à 2). Et ainsi de suite.
On peut donc indexer les ouvertures comme les sensibilités et les vitesses.

Le triangle d’exposition est donc cohérent.

Par exemple, pour avoir un même indice de luminosité sur un sujet donné, si on double la vitesse, il faut doubler la sensibilité ou augmenter l’ouverture du diaphragme de 2 stops.

La correction d’exposition

La correction d’exposition
La correction d'exposition

Au début, il n’est pas naturel, dans le feu de l’action , de penser à analyser la luminosité globale de son sujet. Donc de se glisser dans la peau de son boîtier et de le corriger avant de déclencher.
Mais il faut le faire et s’y plier jusqu’à ce que cela devienne un réflexe.

Ainsi, dans le cas de la photo (1) on n’apportera pas de correction, mais il faudra surexposer de 2 IL (indice de luminosité) pour la photo (2) et sous-exposer de 2 IL pour la photo (3).

Ce qui est vrai pour le boîtier l’est aussi pour le flash. Si votre flash le permet, ce qui n’est pas toujours le cas, pensez à corriger la puissance en fonction de la luminosité globale de votre scène.
Et pour cela, une seule possibilité : le flash doit être mis en mode « Manuel ».

Luminosité faible
Luminosité faible

Pour comprendre cela, il faut savoir comment fonctionne un appareil photo. Il commence toujours par mesurer la luminosité moyenne de la scène.
Dans l’exemple ci-dessus, on a un gorille très foncé sur un arrière-plan également foncé (noir). La lumière réfléchie par le sujet n’est que de 16%, elle est très faible. L’appareil photo va comparer cette luminosité à une charte qu’il a en mémoire et qui réfléchit 50% de la lumière. En fonction de l’écart constaté, qui est ici de 34%, il va ouvrir le diaphragme pour obtenir les 50% de référence. Et cela va conduire à une surexposition du sujet qu’on voit sur la photo de droite.

Pour cela, les constructeurs de boîtiers ont adopté un correcteur d’exposition qui va généralement de -3 à 5 IL (indice de luminosité). On parle aussi de « stops », de diaphs ou d’EV (Exposure Value), tous ces termes veulent dire la même chose.
Dans le cas de la photo du gorille, il faut sous-exposer volntairement la prise de vue de 1 ou 2 IL pour rétablir la bonne tonalité.

Cet article écrit par Michel Rohan est reproduit avec son aimable autorisation. Lien vers le site de Michel Rohan ▷ Passion photo

 

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