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S O M M A I R E
Fonctionnement d’un obturateur
Obturateur
Il est indispensable de connaître le fonctionnement de l’obturateur de son boîtier pour pouvoir comprendre tout un tas de notions, comme le premier et le deuxième rideau, la différence entre obturateur central, plan focal et à disque mobile (cinéma), la nature du ou des rideaux (toile ou métal) et surtout la synchronisation d’un flash, qu’il s’agisse d’un modèle Cobra, d’une torche, d’un stroboscope ou d’un flash de studio.
Dans cet article nous ne nous intéresserons qu’à l’obturateur plan focal qui équipe la grande majorité des appareils photo numériques (APN).
Fonctionnement d’un obturateur mécanique
Généralités
Les appareils photos d’aujourd’hui sont souvent équipés d’un obturateur mécanique et d’un obturateur électronique. La différence est de taille !
L’obturateur mécanique utilise deux rideaux, tandis que l’électronique se contente d’alimenter le capteur pendant que les rideaux sont ouverts. Il est totalement silencieux et permet des vitesses encore plus élevées (1/8000 de seconde, par exemple).
En revanche ils sont encore pleins de défauts dont le plus important est d’être mal adaptés à la photographie au flash.
Les rideaux
Si on ne tient pas compte des obturateurs à disque, il existe deux types d’obturateurs, les obturateurs « plan focal » et les obturateurs « centraux ».
Ne sont expliqués ici que les obturateurs « plan focal ».
Les deux rideaux d’un obturateur plan focal
Les obturateurs centraux sont placés à l’intérieur des objectifs et sont généralement faits pour les boîtiers moyen format. Ils ne concernent donc pas les APN reflex, compacts, bridges ou hybrides.
Les deux rideaux d’un obturateur plan focal
Ces obturateurs sont constitués de deux rideaux : un premier rideau en bas et devant, et un deuxième rideau en haut et derrière.
Ces deux rideaux défilent du haut vers le bas devant le capteur. Avant le déclenchement, le 1er rideau occulte en totalité le capteur. Le 2e rideau est en attente au-dessus et derrière le 1er rideau.
Mouvements des rideaux
Les deux rideaux d’un obturateur plan focal : les deux rideaux défilent du haut vers le bas devant le capteur à la même vitesse.
Le 2e rideau commence sa translation vers le bas APRÉS le 1er rideau, mais pas n’importe quand. Il y a entre le moment T1 où le 1er rideau descend et le moment T2 où le 2e rideau démarre, un temps de retard lié à la vitesse d’obturation choisie par l’utilisateur.
Translation de l’obturateur
- 1 : la vitesse d’obturation est plus lente que la vitesse synchro X du boîtier (par exemple 1/100 s), le 1er rideau a terminé sa course lorsque le 2e commence la sienne
- 2 : la vitesse d’obturation est égale à la synchro X du boîtier (par exemple 1/220s), le 2e rideau commence sa course pile lorsque le 1er termine la sienne
- 3 : la vitesse d’obturation est supérieure à la synchro X (par exemple 1/300 s), le 2e rideau commence sa course alors que le 1er n’a pas terminé la sienne
- 4 : la vitesse d’obturation est si rapide (par exemple 1/4000 s) que le 2e rideau commence sa course juste après le départ du 1er rideau, c’est une fente qui passe devant le capteur
- 5 : en fin d’obturation, les 2 rideaux remontent à leur position initiale jusqu’à ce que le 1er rideau recouvre entièrement le capteur
Le 1er rideau démarre au déclenchement. Plus la vitesse choisie par l’utilisateur est grande, plus le 2e rideau démarre rapidement derrière le 1er. On appelle cela la « vitesse de synchronisation » (ou temps de synchronisation).
Vitesse de synchronisation
On appelle « vitesse de synchronisation » le temps nécessaire au 1er rideau pour découvrir entièrement de capteur.
Cette valeur varie d’un boîtier à un autre, entre 1/150ème de seconde et 1/250ème. Cette notion est vue plus en détails à la rubrique suivante Synchronisation ultra-rapide.

- (1) Si on utilise une vitesse inférieure ou égale à la vitesse de synchronisation de son boîtier, le flash se déclenche au moment précis où le 1ere rideau est entièrement ouvert
- (2) Si on utilise une vitesse supérieure à la vitesse de synchronisation, ce qui est possible, le 2e rideau, parti trop tôt, recouvrira déjà une partie du capteur lorsque le flash se déclenchera. Par conséquent, seule la partie inférieure verra la lumière du flash et on aura une bande sombre en haut du capteur
- (3) dans le cas (2) on aura cette bande au bas de l’image
Il est donc nécessaire de respecter la vitesse maximum de synchronisation « X » de son boîtier quand on utilise un flash et pour cela il faut consulter son manuel.
Synchronisation ultra-rapide
En plus de la synchronisation « X », les boîtiers modernes disposent d’une vitesse de synchronisation ultra-rapide
Vitesse de synchronisation ultra-rapide
De quoi s’agit-il ? on peut aujourd’hui utiliser un flash à toutes les vitesses. Cette fonction porte un nom différent d’une marque à une autre : HSS (Hight Speed Sync) chez la plupart des constructeurs dont Canon ou « Auto FP sync » (FP pour Focal Plane) chez Nikon.
Comment fonctionne ce mode ? :
En synchronisation normale, la lumière délivrée par le flash est continue. Il n’y a qu’un seul éclair d’une intensité constante mais d’une durée variable correspondant à la puissance nominale ou choisie par l’utilisateur (mode Manuel).
En synchronisation ultra-rapide, la lumière est envoyée sous forme d’une succession de micro-éclairs pendant toute la durée de balayage du capteur par les rideaux. L’avantage est qu’on peut utiliser son flash à une vitesse plus rapide que la synchronisation « X ».
L’inconvénient est double : il épuise rapidement les batteries et réduit de façon drastique la portée du flash. Si le sujet est proche cela ne se voit pas, par contre si le sujet est éloigné l’éclairement risque d’être insuffisant
Donc, ne jamais oublier de paramétrer son boîtier en RAW (brut) de façon à pouvoir ensuite corriger une éventuelle sous-exposition.
Cet article écrit par Michel Rohan est reproduit avec son aimable autorisation. Lien vers le site de Michel Rohan ▷ Passion photo
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